Le jeune lauréat doit organiser sa vie dans la capitale avec seulement le montant d’une bourse de 1 500 francs, qu’en aucun cas son père ne peut parfaire. Notre provincial n’en a cure ; il se promet de ne pas gâcher son argent et réalise le miracle de ne pas dépenser davantage et pourtant de manger tous les jours à sa faim. La frugalité qui sera toujours la sienne, même lorsque sa situation matérielle sera plus brillante, lui est alors d’un grand secours, car, le pain et le fromage jouent un rôle essentiel dans l’ordonnance de ses repas1.
Il s’offre un modeste atelier de 300 francs, 21, rue de Laval, certes très mansardé, mais suffisant toutefois pour lui permettre de disposer en bonne lumière un chevalet, de travailler à des toiles assez grandes et d’installer, pendant les heures de travail, un modèle payé 5 francs la séance2. Ce premier atelier doit laisser à désirer puisqu’il déménage l’année suivante au 27 de la rue du Faubourg Saint-Jacques, elle-même proche de la rue Denfert-Rochereau où il s’installera en 18833 et cette fois pour une période plus longue. Le choix du XIVe arrondissement, la quartier Montparnasse, n’a rien d’étonnant : rustique par beaucoup d’aspect et alors peu fréquenté par la bourgeoisie, c’est déjà l’un des centres de la vie artistique4.
Ayant laissé à Toulouse famille et amis, la solitude risque de lui peser ; le découragement peut d’autant plus le gagner qu’avec « son type méridional marqué, son accent chantant du Midi »5, il forme un curieux contraste avec les parisiens sophistiqués ou les étudiants anglais et étrangers du meilleur monde qui représente le milieu habituel des élèves de Jean-Paul Laurens6. C’est ainsi qu’une jeune américaine, sa condisciple d’alors, lui reconnaît : « Une certaine indifférence, pleine de dédain, née de la parfaite conscience de ses dons peu habituels et de sa détermination, pleine de défiance, de les affirmer face au monde »7.
Fort heureusement, il lie de nouvelles amitiés réconfortantes et cordiales : Hippolyte Fournier qui a du talent mais qui abandonnera l’art pour la viticulture ; Schutzenberger, né à Mülhausen, la même année que lui et qui est apparenté à Jules Ferry ; Boggio, d’origine vénézuélienne et qui suit une évolution parallèle à la sienne8. Les quatre amis, devenus inséparables, témoignent des mêmes goûts en peinture et d’une commune admiration pour les mêmes Maîtres au Louvre. L’enseignement de l’atelier se complète ainsi de fructueux échanges de vues. Le Louvre et ses trésors l’attirent comme par le passé le Musée des Augustins et il doit, plus d’une fois, se joindre à la cohorte des jeunes peintres qui plantent leurs chevalets devant les toiles célèbres.
Cependant, il n’oublie pas ses amis toulousains et, grâce à la correspondance échangée avec son ami et confident Jean Rivière, nous pouvons connaître ses sentiments à cette époque, qui vont de l’enthousiasme et de l’espérance en l’avenir, à la révolte contre l’enseignement suranné qui lui est prodigué.
Comme il est rare qu’Henri Martin parle de lui-même, on peut citer, assez longuement, quelques passages de lettres qui paraissent significatifs de son tempérament et suggestifs de son état d’esprit vers 1880-1885 :
– « L’esprit parisien est léger ne ressentant rien des choses mesquines, fluettes, cet esprit qui fait le succès d’un petit tableautin bien joli. Si tu aimes l’art, comme je l’espère pour toi, livre ton cœur parfois dans ces nuages qui vous enlèvent de ce séjour brutal et vil des vulgaires…
– « Je m’ennuie, je souffre dès que je suis seul et pourtant je vole vers la solitude ; quel aimant inflexible cette coquette darde sur moi !…
– « Je ne suis qu’une machine à l’atelier Laurens où je vais chaque matin ; je travaille et je suis tout heureux quand je rentre ici pour trouver, pour créer, ô créer, créer ! N’est-ce pas le seul but de l’art, trouver quelque chose ? Je ne puis t’exprimer ce que je ressens par ce mot « créer »…
– « Pardonne moi de m’attendrir aussi naïvement, mais j’ai peur que ce soit une crise grave pour moi et que je ne tombe malade par suite de ces grands élans, ô si je pouvais l’exécuter ! Mais mon ami je ne sais rien, j’ai besoin d’apprendre et je vais me lancer de plein cœur dans l’étude, ô que c’est bon de vivre jeune, espérant qu’un jour on m’acclamera, douce compensation à tant d’heures de découragement…
– « Lorsque je sors, après une bonne journée de travail, il a fait soleil et le ciel est encore coloré par les teintes mélancoliques du couchant, j’ai donc encore un peu de lumière pour voir, ô je dévore de mes yeux, j’apprends, j’apprends, si j’osais et si je le pouvais, j’embrasserais la nature, ô c’est elle qui est notre beau modèle et que de peintres l’insultent !… Doux moments où je suis lancé dans cette voie, quels élans, de quel feu ma poitrine se dilate, ô mon ami, apprendre, savoir, pouvoir rendre ce que l’on sent, savoir enfin, c’est si grand, si beau ! Arriverai-je à ce point tant désiré ? Mon cœur est tellement plein que je dois me taire, je suis fou, et il faut l’être, mais je me tais »9.
Dans les confidences plusieurs thèmes sont développés : le problème éternel de la création artistique et de ses limites, l’attrait de la solitude, l’espoir du succès…Le jeune peintre sent qu’il a « quelque chose à dire » et montre un désir touchant d’apprendre afin de pouvoir, par une technique appropriée, le rendre sensible. Son enthousiasme, sa soif de connaissances ont-ils trouvé véritablement à s’épancher à l’atelier Laurens où il se considère comme « une machine » ? Le terme de romantisme vient naturellement à l’esprit devant la violence de ses émotions et l’incohérence de ses propos. Mais avec quelle ferveur aussi parle-t-il de la lumière ! Il note ses nuances en méridional transplanté au milieu des grisailles parisiennes où lui manque la chaude luminosité de sa ville natale.
Hélas ! un vide plus grand ajoute encore à son désarroi. Il séjourne, depuis un an à peine à Paris, qu’une dépêche le rappelle à Toulouse ; son père, usé avant l’heure, vient de mourir à l’âge de 48 ans10. Il rapporte de ce deuil une tristesse qui lui rend la solitude plus lourde et épanche sa douleur filiale dans un tableau intitulé Le Désespéré ou L’Homme implorant la mort qui est exposé au Salon en 1881.
Puis il prend la détermination de se donner une compagne sans que l’on puisse affirmer, comme le fait Thiebault-Sisson, qu’il existe une relation entre le deuil qui l’a frappé et la décision de fonder un foyer11. De retour à Toulouse durant les vacances, il arrête son choix dans le milieu familial sur une jeune fille, comme lui, pauvre, mais cultivée et sérieuse : Marie Charlotte Barbaroux dont le père, Louis Barbaroux, est représentant de commerce. Le mariage est célébré le 16 août 1881 à Toulouse à quatre heures de l’après-midi12. La jeune femme qui a alors 21 ans, comme son époux, est mentionnée « sans profession » sur l’acte de mariage, bien qu’en réalité elle ait quelque talent de pastelliste et qu’elle ait même fréquenté l’Ecole des Beaux-Arts. On suppose que le jeune peintre l’avait déjà rencontrée, ou du moins aperçue avant son départ pour Paris. Cette communauté de goûts a, en partie, forgé l’union du couple. Bien qu’empreint de piété filiale, le jugement que porte Martin-Ferrières sur ses parents paraît valable : « Ma mère renoncera à la peinture pour se dévouer entièrement à son mari à qui elle fera, jusqu’à sa mort, une vie douce et régulière, qui lui permettra de réaliser une abondante, puissante et saine production »13. En effet, sa femme lui apporte confiance et calme en cette période de crise. Si elle le soutient dans les jours sombres, plus tard sa discrétion lui servira de rempart contre les dangers de la célébrité.
Il ne faut pas sous-estimer non plus son influence sur la vie artistique de son mari à qui son fin visage, encadré de bandeaux noirs, sert souvent de modèle. Ses portraits justifient l’appréciation de A. Fajol qui la décrit comme « simple, douée d’une distinction pleine de courtoisie et de grâce ».14 Son air mélancolique et grave se retrouve sur la plupart des visages féminins auxquels Henri Martin est sensible. Par ailleurs, son effacement n’est qu’apparent ; en effet, comme le raconte son fils : « à la fin de chaque œuvre importante, mon père nous invitait, ma mère et moi, à venir dans son atelier faire nos critiques. Avec impatience il attendait l’opinion jamais flatteuse de ma mère. Elle, toujours réservée, était d’une froideur qui l’inquiétait toujours »15.
En 1882, le foyer s’agrandit par la venue d’un premier garçon, ce qui n’est point sans poser quelque problème matériel, car le montant de la bourse n’est plus en rapport avec l’importance de la famille. Lors de l’achat de son premier tableau, par l’Etat, la situation est assez catastrophique pour qu’il écrive au Directeur des Beaux-Arts : « Je dois attendre, m’a-t-on dit, une quinzaine de jours avant d’être payé. Je sollicite de votre bonté d’intercéder dans cette affaire afin de me faire avancer le paiement de quelques jours si cela est possible, ayant ma femme et mon enfant malades et le docteur me recommandant de quitter Paris au plus vite »16. Son mariage lui apporte la stabilité sentimentale ainsi que le réconfort contre les démons intérieurs qui assaillent tout artiste, mais rend sa réussite matérielle encore plus impérieuse en aggravant ses soucis financiers.
Malgré cette première commande officielle, il ne faut pas perdre de vue en effet qu’Henri Martin, toujours dans l’atelier de Jean-Paul Laurens, n’est qu’un modeste élève au métier encore peu affirmé et à la recherche d’une technique qui lui fait, en partie, défaut mais qu’il admire chez son Maître. Car si Henri Martin n’apprécie guère les sujets qu’on lui demande de traiter, il est, par contre, fortement influencé par la manière de peindre de Jean-paul Laurens alors au faîte de sa gloire. Qui était donc ce maître qu’Henri Martin s’efforce d’imiter et sur la carrière duquel il voudrait bien calquer la sienne ?
Comme bien d’autres artistes, Jean-Paul Laurens eut des débuts difficiles, romanesques même17, après lesquels il s’inscrit à l’école des Beaux-Arts de Toulouse au cours de Monsieur Villemsens dont il épouse la fille. Il obtient en 1860 le grand prix avec La Mort d’Euryale et une bourse lui permet de suivre à Paris les leçons de Léon Cogniat et d’Alexandre Bida. Le succès vient en 1872 avec La Mort du Duc d’Enghien et la médaille d’honneur récompense, cinq ans plus tard, L’Etat major autrichien devant le corps de Marceau18. Commandes, décorations et honneurs vont alors ponctuer sa longue carrière19.
Le buste de Jean-Paul Laurens, sculpté par Rodin, met l’accent sur « la construction de cette tête pleine de caractère, la ligne tourmentée du nez, la décision de la bouche noyée dans une barbe frissonnante, le front vaste et méditatif, le regard profond et réfléchi… »20. Henri Martin a représenté son Maître pour la décoration Les Bords de la Garonne en le dotant d’une longue silhouette et d’un visage profondément songeur comme perdu dans ses pensées.
Tel est l’artiste qui veut transcrire sur la toile les sombres et souvent sanglantes pages des mémorialistes et pressent la signification du mot de Michelet « L’histoire est une résurrection ». Il met son tempérament d’archiviste au service des récits des temps mérovingiens d’Augustin Thierry, des œuvres de Victor Hugo, de la décoration du Panthéon21. Mais cette carrière brillante ne lui fait pas négliger pour autant ses charges d’enseignement. Le dimanche matin, jour où il reçoit ses amis et ses nombreux élèves, entre deux cigarettes, le peintre très alerte cause sobrement et, malgré la gravité de l’accent, le maître réchauffe les timidités. Il se donne tout entier avec ses élèves venant craintivement, des essais sous le bras, soumettre leurs travaux car « il est bon mais rude, sobre de louanges qui pourraient donner trop d’illusions à ces débutants »22.

Musée des Augustins, Toulouse
Ses sentiments pour ce jeune toulousain qui, à vingt ans de distance, tente de suivre la même route que lui sont certainement affectueux, presque paternels et il n’hésite pas à intervenir en sa faveur en écrivant au directeur des Beaux-Arts en 1883 : « Mon brave Martin est un artiste qui a le diable au corps »23. Il lui facilite certainement aussi l’entrée au Salon des Artistes Français puisqu’il fait partie du Jury et, plus tard, lorsque Henri Martin semblera le trahir en inaugurant une manière de peindre différente de celle qu’il lui a enseignée, il ne le comprendra plus mais lui gardera fidèlement son amitié, ce qui est preuve de probité. Au jeune artiste qui fréquente son atelier de la rue Bonaparte, il donne l’enseignement canonique des Beaux-Arts qui consiste à apprendre à dessiner correctement, à choisir des sujets, à composer un tableau, à le colorier avec goût24. Selon Jacques Copeau, « auprès d’un tel maître, l’artiste devait puiser le sentiment impérieux des formes concrètes, le goût du grand caractère et de la composition rigoureuse »25.
Mais en échange de ce métier ne peut-on considérer aussi que l’influence de Jean-Paul Laurens a été néfaste ? Car si dans l’esprit de Jean-Paul Laurens si studieux, si appliqué, les sources archéologiques, les livre d’histoire vivent d’une vie sérieuse et continue, pour Henri Martin ils ne sont jamais que des ornements d’emprunts26.
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Le Maître a donc, involontairement certes, mais sûrement, dévié l’élève de la voie qui est la sienne. Alors que le jeune artiste ressent déjà l’appel de la nature et de la lumière, Jean-Paul Laurens l’entraîne vers les sombres drames historiques qu’il traite à la manière romantique. Ce n’est d’ailleurs pas le Maître qu’il faut accuser, il n’est pas pire que Gleyre, Gérôme ou autre Cormon…c’est l’élève qui s’est laissé abuser par la similitude de leurs carrières et qui a cru y voir la similitude de leurs dons. Il n’a pas su résister à l’attirance du succès possible et proche quand, aveuglé en partie par l’admiration pour son grand aîné, il tente de l’imiter en bafouant son propre tempérament. Mais, dure pénitence, il devra lutter ensuite pendant des décennies pour se libérer ce cette emprise.
1 Martin-Ferrières, p. 101.
2 Thiebault-Sisson, article cité.
En effet l’atelier est pour un artiste d’une importance primordiale. « Un poète peut écrire dans une mansarde à la lueur d’une bougie mais un peintre a besoin d’espace et de lumière ; c’est dans son atelier, lieu de travail et en quelque sorte laboratoire qu’il passe la part active de son existence ». Lethève, p. 4…
3 Ces adresses nous sont fournies par les livrets des Salons de 1880 à 1883. Il finira d’ailleurs ses jours Boulevard Raspail, donc toujours dans le même quartier.
4 Jean-Paul Laurens habite rue Notre-Dame des Champs où a séjourné également Courbet et vers 1870-1875 la rue d’Assas abrite une pépinière d’artistes. Lethève, p. 49 et 50.
5 Art in America and Elsewhere, Henri Martin and his art, New-York, 1922, p. 210-216, Edith Valerio, p. 2…
6 Comme le souligne J. Lethève, p. 24 : « de tous les points du monde les futurs artistes souhaitent venir recueillir à la fois une tradition qui a fait ses preuves et un esprit de libre création ».
7 Art in America and Elsewhere, p. 211.
8 Schutzenberger qui n’hésite pas, lorsque cela est utile, à aider son camarade moins fortuné, expose à la Société Nationale de 1906 à 1914.
Quant à Boggio, après une période de sujets religieux tels que Vision du Christ, il peint des thèmes symbolistes Vers la gloire pour s’adonner comme Henri Martin a des paysages comme le prouvent les titres des tableaux exposés au Salon des Artistes Français Soir d’orage en 1901, La neige est triste l’année suivante et Temps lourd en 1903. Son amitié a dû être admirative pour notre artiste car il est parfois répertorié comme « élève d’Henri Martin » (Livrets des Salons). Il lui sert bien souvent de modèle pour son premier envoi au Salon en 1880, mais aussi un quart de siècle plus tard pour Les Bords de la Garonne.
9 Martin-Ferrières, p. 28, 30 et 101.
10 Acte de décès d’Auguste Martin et Thibault-Sisson, article cité.
11 Thiebault-Sisson, article cité.
12 Acte de mariage de la mairie de Toulouse.
13 Martin-Ferrières, p. 20-21.
14 L’Art Méridional, 1939, A. Fajol.
15 Martin-Ferrières, p. 66.
16 Arch. Nat. F 21 2097. Vérité ou pieux mensonge ? Nous ne pouvons juger mais l’argument invoqué est de toute façon révélateur des soucis du jeune peintre.
17 Il quitta encore adolescent Fourquevaux où il était né en 1838 pour suivre la caravane d’un peintre italien, sorte d’apprenti faisant, pendant de longs mois, les plus durs travaux, broyant les couleurs, attelant et dételant le mulet…En 1854, il rejoint une éducation plus classique en s’inscrivant aux Beaux-Arts. Gazette des Beaux-Arts, 1898, II, p. 441 à 451. « J.-P. Laurens » pare Montrosier, p. 443.
18 Ibidem. Quelle hécatombe ! et l’énumération pourrait continuer, de La Mort d’Archimède en 1859 aux Derniers moments de l’empereur Maximilien en 1880 en passant par La Mort de sainte Geneviève au Panthéon !
19 Il meurt en 1921. Bulletin Municipal de Toulouse, 1921, p. 112, article nécrologique.
20 Gazette des Beaux-Arts, 1899, I, p. 154 à 171 par Montrosier, p. 154.
Le Musée Rodin possède ce buste dont le Musée des Augustins a une réplique. La description de Jean-Paul Laurens pour Fénéon est plus partiale : « Boucanée par les travaux de force, la peau de ce vieux manœuvre est insensible aux saisons ». Cité dans Fénéon, « Au-delà de l’impressionnisme », présentation par Françoise Cachin, Miroir de l’Art, Hermann, 1966, 187 p., p. 43.
21 L’Artiste toulousain, n°5, 16 février 1887, « J.-P. Laurens » par Jean de Riff.
Au jugement nuancé de J. Letheve qui le considère comme « un robuste maçon des compositions héroïques et pétrisseur intègre des pâtes colorées », répond la définition beaucoup plus acide de Fénéon : « restaure des maçonneries mérovingiennes et passe au badigeon les momies historiques ».
22 Gazette des Beaux-Arts, 1899, p. 160.
23 Arch. Nat. F 21 2097.
24 Dans une interview le peintre abstrait Pierre Soulages estime que l’éducation, pour un peintre, consiste surtout à exercer sa sensibilité et ses sens et à connaître les techniques de son métier, aussi à son point de vue, l’enseignement académique : copies d’antiques, modèle vivant…est valable et toujours fort utile, comme exercice préparatoire.
25 Art et Décoration, 1910, « Henri Martin » par Jacques Copeau, p. 173 à 183.
26 Segards, p. 48.
Achille Segards semble avoir bien compris cette influence lorsqu’il déclare : « la grande ambition d’Henri Martin est de justifier auprès de ses parents, de ses professeurs, de ses compatriotes la ferveur dont il est l’objet, le meilleur moyen de satisfaire ses obligations morales est d’obtenir rapidement dans les concours et au Salon les prix, mentions et médailles qui sont les signes visibles du travail et du succès. Le désir d’avoir du succès l’entraîne à choisir des sujets dramatiques. L’influence de son maître l’entraîne vers les sujets poétiques, les tableaux d’histoire, lui donne le goût de l’archéologie et du détail exact… » (p. 48)